Le matin du 25 août le ministre de l’Intérieur allemand annonce la criminalisation de la plateforme alternative indymedia.linksunten.org. Une décision répressive qui vise à affaiblir un mouvement antagoniste déterminé.
Ouest-France annoncait hier :
Le ministère allemand de l’Intérieur a annoncé vendredi l’interdiction de la principale plate-forme internet d’extrême gauche du pays et avoir saisi des armes blanches lors d’une perquisition, des mesures faisant suite aux violences en marge du dernier G20.
En fouillant les locaux du site linksunten.indymedia.org à Fribourg (sud-ouest), les enquêteurs ont découvert des couteaux, matraques, tuyaux et lance-pierres, a indiqué à la presse le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière, proche de la chancelière conservatrice Angela Merkel qui briguera fin septembre un quatrième mandat.
« La poursuite de l’exploitation du site est, à partir de maintenant, une infraction pénale », a déclaré le ministre, qui souhaite « sévir avec force contre les extrémistes de gauche susceptibles d’être violents en Allemagne ».
Sur twitter, @OlivierCyran écrit :
Interdiction ce matin par le ministère de l’Intérieur allemand de Indymedia-Linksunten, la principale plateforme web de l’extrême gauche. Depuis les manifs anti-G20 à Hambourg, CDU et SPD ont fait de la répression de l’extrême gauche l’un de leurs axes de campagne. La semaine prochaine doit être lancé un plan d’action contre les « mouvances autonomes », jugées responsables des violences qui ont émaillé le G20 de Hambourg, violences imputables en grande partie aux brutalités des forces de police. « Il faut prendre une position tranchée autant contre l’extrême gauche que contre l’extrême droite », a déclaré le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière, dans un exercice de renvoi dos à dos parfaitement raccord avec la tonalité du brouhaha médiatique.
#Trumpstyle
Et Paris-Luttes complète :
Le signal envoyé est très fort : il s’agit de casser les outils de liaison et d’information que les militant-e-s révolutionnaires et anti-autoritaires mettent en place pour s’organiser et pour contrer le discours dominant. S’il est indispensable et urgent de réfléchir à nos stratégies médiatiques, il est indispensable de le faire en prenant en compte le durcissement de la répression étatique à l’égard de nos moyens de communication.
Vive les médias libres et indépendants ! Vive la révolution ! La répression ne nous fera pas taire !
Mises à jour de enough is enough, traduction française sur atelier.mediaslibres.org
Mise à jour 01:22 pm (CET) : au moins une arrestation en rapport à l’interdiction de Linksunten. Selon une information publié sur le flux d’information public sur de.indymedia.org, qui lui n’est pas interdit (c’est donc à confirmer, ce ne serait pas la première fois que les fascistes utilisent ce canal pour diffuser des fakenews), l’avocat de Daniel Behrens a déclaré que son client avait été arrêté aujourd’hui à 11 heures. Demain samedi matin, Daniel doit comparaître devant un juge qui devra décider d’une éventuelle incarcération dans l’attente d’un procès.
Mise à jour 13h28 (CET) : le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Mazière, a déclaré aux journalistes que linksunten.indymedia.org est interdit et que les personnes qui en sont responsables sont considérées comme membres d’une association terroriste.
Mise à jour 18h27 : l’un des immeubles qui a été attaqué aujourd’hui est le Kulturtreff in Selbstverwaltung (KTS) à Freiburg, un centre social autogéré. D’après le ministre de l’Intérieur de l’État du Bade-Wurtenberg, 250 policiers ont été déployés pour les raids contre Linksunten (capture ci-dessous). Cinq immeubles ont subi un assaut.